Comment gérer votre stress ? Développez une stratégie !
Selon une étude de l’APEC, 54 % des cadres déclarent ressentir souvent ou occasionnellement un niveau de stress intense, allant parfois jusqu’à l’épuisement professionnel. Autrement dit, plus d’un cadre sur deux navigue en permanence entre pression, surcharge et fatigue mentale.
Et pourtant, dans beaucoup d’organisations, ce stress n’est pas considéré comme il devrait. Il est pris comme un sous-produit normal du rôle d’encadrant, avec l’approche classique et simpliste : “si tu veux réussir, il faut encaisser”. Cependant, le stress n’est pas une fatalité. Ce n’est pas un ennemi inévitable, mais un état psychologique à reconnaitre, à analyser et à maîtriser.
S’il est bien un caractère récurrent de l’esprit militaire, c’est le besoin de toujours organiser, simplifier, planifier avec une approche pragmatique et efficace. Si vous avez lu mon livre « Soyez chef, pas manager », vous savez qu’il est possible d’adopter une stratégie et des méthodes pour : stimuler la cohésion de votre groupe, pour résoudre les conflits, pour améliorer la communication interne ou encore gérer votre temps, entre autres. Cette philosophie s’applique aussi pour construire une démarche structurée vis à vis du stress que vous ou vos subordonnés peuvent ressentir.
Avec une approche stratégique et méthodique, il est possible de le limiter, de contenir ses inconvénients, d’en prendre le contrôle, et même d’exploiter ses effets positifs. Apprendre à apprivoiser et accompagner le stress est indispensable pour votre équilibre personnel, et pour celui de vos collaborateurs que vous rendrez plus sereins et plus efficaces.

Les effets du stress
Le stress n’est pas qu’une sensation désagréable : c’est un véritable phénomène physiologique et psychologique qui laisse des traces profondes.
Sur le plan physique, il fragilise le corps : troubles du sommeil, douleurs chroniques, maladies cardiovasculaires, voire burn-out. Au Japon, on parle même de karōshi, la “mort par surmenage” — un phénomène reconnu officiellement, avec plusieurs milliers de décès recensés chaque année, souvent par crise cardiaque ou suicide.
Sur le plan intellectuel et cognitif, le stress bloque les performances : la mémoire se réduit, la concentration s’effrite, et la prise de décision devient plus difficile. Quant à la fatigue psychique, elle s’installe insidieusement : perte de motivation, démotivation, envie de “tout lâcher”.
Enfin, les répercussions émotionnelles — irritabilité, tension, anxiété — finissent par altérer la confiance en soi et les relations avec les autres, sur le plan professionnel mais aussi parfois personnel et familial . Alors, quand vous sentez que vous traversez une période de fatigue intense, ce n’est pas “normal”. C’est un signal qu’il faut prendre en compte.
Les causes du stress
Les causes du stress chez les cadres sont multiples, mais elles ont souvent un point commun : la peur. D’abord, la peur de mal faire — cette exigence de qualité permanente qui pousse à tout vérifier, tout contrôler, au risque de ne plus jamais être satisfait. Puis vient la peur de ne pas pouvoir tout faire, submergé par la quantité de tâches, de réunions, de priorités contradictoires. À cela s’ajoute la peur de l’inconnu : nouveaux projets, changements d’organisation, incertitudes économiques… autant de zones floues où l’on doute de sa capacité à s’adapter. Enfin, la peur de déplaire agit comme une pression sociale invisible : vouloir être apprécié, reconnu, validé — par ses collègues, sa hiérarchie, ou son équipe.
La peur, à l’origine, n’est pas un défaut : c’est un mécanisme de survie inscrit dans notre biologie. Elle nous a permis, depuis la préhistoire, de réagir face au danger en activant notre système d’alerte — fuir, combattre ou se protéger. Cette réaction, déclenchée par l’amygdale dans le cerveau, est profondément naturelle et protectrice. Le problème, c’est que notre environnement moderne déclenche les mêmes réflexes. Mais face à des menaces symboliques : un e-mail urgent, une présentation, une décision difficile. Autrement dit, notre cerveau croit encore jouer sa survie, alors qu’il s’agit souvent d’un enjeu professionnel.

Stratégie et méthodes pour gérer, diminuer et exploiter le stress
La bonne nouvelle, c’est que chacune de ces peurs peut se maîtriser. Avec un peu de méthode et de stratégie, il est possible de reprendre le contrôle et ne plus subir ces situations désagréables et incontrôlées. La prise en compte des ces aspects par la mise en place et l’organisation de principes simples permet de prendre l’ascendant sur ces tensions imposées et les réduire à une empreinte la plus raisonnable et supportable.
La peur de mal faire
Elle se maîtrise avant tout par l’apprentissage, qui passe par la formation, l’exemple ou l’expérience. Se former, observer les autres et pratiquer permet de transformer l’inconnu et l’incertitude en action connue et maîtrisée. La formation est une clé pour progresser tout au long de votre parcours professionnel. La lecture de cet article en fait partie par exemple. Se former est une nécessité permanente : le monde, votre environnement, vos missions et vos compétences évoluent et vous devez sans cesse vous adapter aux défis de demain. Car continuer à apprendre, c’est continuer à progresser, et permettre que la peur de mal faire s’efface derrière la compétence et la confiance en soi.
La peur de ne pas pouvoir tout faire
Elle se gère par une méthode progressive, simple et efficace. D’abord, réduire ce qui vous fait stresser : hiérarchiser, déléguer, partager ou éliminer le superflu. Ensuite, réduire l’impact du stress en apprenant à mieux prévoir et organiser ce qui vous incombe vraiment, à anticiper les imprévus plutôt que les subir. Enfin, réduire le stress lui-même, en développant votre capacité à l’apprivoiser : respiration, pauses, recul, recentrage. Cette approche pas à pas transforme la pression en énergie maîtrisée. C’est moins une question de charge que de posture et de réaction face à la charge.
La peur de l’inconnu
Elle se combat avant tout par la préparation et la planification. En conservant la maîtrise de son emploi du temps et de l’ordre des réunions, on garde la main sur les priorités et on aborde chaque situation avec clarté. Ensuite, une méthodologie de gestion des risques permet d’anticiper les imprévus grâce à des actions de contingence prêtes à être déployées. Enfin, une politique de contrôle rigoureuse — appuyée sur des indicateurs précis — aide à mesurer les progrès, détecter les dérives et prévenir les crises avant qu’elles n’éclatent. Anticiper, c’est déjà réduire l’incertitude et baliser l’inconnu.
La peur de déplaire
Elle se surmonte en comprenant et en intériorisant la solitude inhérente à la position de chef ou de manager. Il s’agit aussi d’assumer pleinement ses décisions, même lorsqu’elles ne font pas l’unanimité. Savoir installer son autorité dans le groupe permet de créer un cadre clair et respecté. Elle consiste à pouvoir projeter sa volonté avec efficacité, en communiquant ses choix avec conviction et cohérence. Ainsi, la crainte de déplaire laisse place à la connaissance de ses capacités à susciter l’engagement de ses subordonnés vers les objectifs définis, tout en restant lucide sur les limites de son potentiel de conviction et l’adhésion de ses collaborateurs.

Conclusion
Le stress n’est pas une fatalité ni une preuve de faiblesse : c’est un signal précieux qui indique où notre énergie, notre attention et notre équilibre se dirigent. En l’analysant et en le comprenant, il devient possible de reprendre le contrôle et de transformer cette tension en moteur de performance.
Chaque peur — mal faire, ne pas pouvoir tout gérer, l’inconnu ou la crainte de déplaire — peut être traitée grâce à des méthodes claires, progressives et structurées, allant de la formation continue à la planification rigoureuse. Apprendre à anticiper, prioriser, se préparer et projeter ses décisions permet de réduire l’impact du stress et d’en limiter les effets néfastes. Il s’agit de transformer la pression en énergie maîtrisée, de restaurer confiance et motivation, et de renforcer la résilience personnelle et collective. Avec de la pratique, chaque cadre peut non seulement contenir son propre stress d’abord, celui des autres ensuite, et en faire un point d’accroche pour développer des gisements de performance et de sérénité.

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