PsychologieRécent

Quand vos collaborateurs n’osent pas vous contredire : la leçon de l’expérience de Solomon Asch

Temps de lecture : 2 minutes

75% des personnes préfèrent suivre le groupe, même quand elles savent pertinemment que le groupe a tort. Ce chiffre vient d’une expérience devenue un classique de la psychologie sociale : l’expérience de Solomon Asch. Et pour nous, dirigeants et managers, elle a une portée immense.

Cliquez ici si vous préférez voir la vidéo sur Youtube.


L’expérience d’Asch en bref

Imaginez la scène : vous êtes assis dans une salle avec six autres personnes.
On vous montre une ligne, puis trois autres lignes de différentes longueurs. La question est simple : quelle ligne correspond à la première ?
La réponse est évidente : la ligne B.

Mais le premier participant dit « la ligne C ».
Le deuxième confirme : « C ».
Le troisième répète encore : « C ».

Quand arrive votre tour, un dilemme surgit :
👉 est-ce que je dis « B », ou est-ce que je me range derrière les autres et dis « C » ?

Résultat ? 75% des participants finissent par se conformer au groupe au moins une fois. Même quand la réponse est objectivement fausse.


Que retenir pour le management ?

Dans une réunion, la même mécanique est à l’œuvre.
Tout le monde a l’air d’accord… mais ce n’est peut-être qu’une façade.
Vos collaborateurs pensent différemment, mais n’osent pas le dire.

Et si vous, en tant que chef, donnez trop vite votre avis, vous devenez la ligne de référence. Résultat : dans 75% des cas, on vous suit… même si vous avez tort.

Imaginez :

  • Une décision stratégique mal calibrée.
  • Personne n’ose dire « chef, je pense que vous vous trompez ».
  • Et toute l’équipe fonce droit dans le mur, alignée derrière vous.

Trois conseils pour éviter ce piège

  1. Créez un espace de désaccord
    À la fin de vos interventions, demandez explicitement : « Qui n’est pas d’accord ? »
  2. Donnez la parole aux plus discrets
    Souvent, la voix qui sauve est celle qui s’exprime le moins.
  3. Tenez-vous en retrait au début
    Laissez les autres s’exprimer avant vous. Cela permet à la diversité d’opinion de se manifester sans être écrasée par votre position hiérarchique.

Une leçon pour les chefs

Le rôle d’un chef n’est pas de faire taire les divergences.
Au contraire, il est sain de les laisser émerger.
À la fin, bien sûr, vous fixez le cap et prenez la décision. Mais celle-ci sera enrichie par des points de vue variés.

Et surtout, n’oubliez jamais : les voix minoritaires sont souvent vos meilleures décisions.


Pour aller plus loin

L’expérience d’Asch inspire aussi des méthodes de résolution de problèmes modernes.
Par exemple, celle de Tom Wujek, qui s’appuie sur le travail par post-it et les échanges silencieux pour mobiliser l’intelligence collective sans subir les biais de groupe.


Et vous ?

👉 Combien de fois vous êtes-vous tu en réunion, plutôt que d’exprimer votre avis ?
👉 Dans vos équipes, vos collaborateurs osent-ils vous contredire ?

Partagez vos expériences en commentaire.

Et pour aller plus loin, téléchargez gratuitement La checklist du chef : 100 sujets indispensables pour progresser dans votre rôle de dirigeant.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Pinterest